"Et surtout, nous maîtrisons mieux que quiconque l'art de la double cuisson,
afin qu'elles soient dorées et croustillantes".Si les Français piquent la frite
avec une fourchette dans une assiette, au restaurant ou à la maison, les Belges
préfèrent nettement la manger avec les doigts, à n'importe quelle heure.
S'est ainsi développé un réseau serré de "fritkot", ou baraques à frites,
sur les places, le long des boulevards ou devant les gares de Wallonie comme de Flandre.
"Il y a 5.000 friteries et plus de 90% des Belges y vont au moins une fois par an",
affirme fièrement Bernard Lefèvre, président de l'Union des frituristes. "Aller à la friterie,
c'est le comble de la +belgitude+", résume Philippe Ratzel, qui possède le fritkot Clémentine,
l'un des plus populaires de Bruxelles. "Chez moi, vous pouvez rencontrer en même temps
la petite vieille qui s'arrête en promenant son chien, l'étudiant ou le ministre qui habite
dans le coin". Mais, à l'intérieur des baraques, les choses changent: les frituriers d'origine
étrangère sont de plus en plus nombreux, comme en témoigne l'entrée du mot "frietchinees"
("friturier chinois") dans le dictionnaire de référence de la langue néerlandaise en Belgique.