L'autre voix rit dè nouveau, notre Mère pleure. Nous retournons devant la porte du jardin.
Notre Mère sort de la maison avec une vieille femme. Notre Mère nous dit:
– Voici votre Grarid-Mère. Vous resterez chez elle pendant un certain temps, jusqu'à la fin de la guerre.
Notre Grand-Mère dit:
– Ça peut durer longtemps. Mais je les ferai travailler, ne t'en fais pas. La nourriture n'est pas gratuite ici non plus.
Notre Mère dit:
– Je vous enverrai de l'argent. Dans les valises, il y a leurs vêtements. Et dans le carton, des draps et des couvertures. Soyez sages, mes petits. Je vous écrirai.
Elle nous embrasse et elle s'en va en pleurant. Grand-Mère rit très fort et nous dit:
– Des draps, des couvertures! Chemises blanches et souliers laqués! Je vous apprendrai à vivre, moi!
Nous tirons la langue à notre Grand-Mère. Elle rit encore plus fort en se tapant sur les cuisses.